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A Bribie island pour le week end

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Nous avons eu le plaisir de revoir Simon (ancien propriétaire du bateau) et sa compagne (Beverly) pendant un long week-end que nous avons passé sur l'île de Bribie.

Bribie se trouve au nord de la baie de Moreton, c'est la dernière île au nord avant le grand ocean. Beaucoup de retraités y vivent et y passent leurs retraites (pas trop loin de Brisbane mais assez loin quand même pour éviter les nombreux touristes du week-end).

Mais laissez moi vous raconter tout d'abord notre trajet à la voile jusqu'à Bribie et nos explorations de l'île. Parce que même si le départ s'annonçait bien, l'arrivée a été une nouvelle expérience pour nous.

Nous avons donc eu un temps magnifique jusqu'à Bribie, cependant l'arrivée n'allait pas être si évidente que ça pour les débutants que nous sommes car allions nous accrocher pour la première fois à un corps mort (bouée accrochée à un poid lourd, souvent un gros cube de béton). Les conditions de marée n'étaient pas évidente non plus. Je vous explique pourquoi. Nous sommes partis de la marina (Redcliff sur la carte ci-dessus) à marée haute, nous avons eu environ 2 heures de trajet à la voile jusqu'à la pointe sud de l'île de Bribie. Étant donné que les marées s'alternent toutes les 6 heures, deux heures après la marée haute veut aussi dire marée descendante d'intensité assez forte. Pourquoi? Parce qu'il y a environ 2 mètres de différence de hauteur entre marée haute et marée basse et que nous allons nous arrêter dans un chenal, un endroit où il y a beaucoup de courant entre les marées. Voir le rond orange ci-dessous.

Cela voulait aussi dire que nous allions remonter le courant dans le chenal pour arriver à notre destination. Il faut dire que nous n'avions aucune idée de la force du courant et si le vent allait être suffisant pour remonter le chenal. Plus nous nous approchions du chenal, plus le courant était évident, de 8 noeuds nous sommes passé à 2 noeuds de vitesse apparente. En regardant la surface de l'eau nous avions l'impression d'aller vite, mais en regardant la côte nous avançions à peine! Si le vent faiblissait nous allions surement "avancer à reculons". Nous étions donc aux aguets des fluctuations du vent.

L'eau était très trouble, et le chenal étant plutôt étroit nous devions nous fier au GPS pour nous guider et ne pas heurter des hauts fonds. Nicolas a pris la barre et moi je faisais le GPS, comme la copilote en voiture.

Pour l'arrivée le plan était simple: attraper avec un crochet un bout dans l'eau trainant à côté de la bouée de notre corps-mort et le passer autour du taquet avant (à côté de l'ancre). Simon nous avait donné des indications plutôt claires sur le corps mort de son ami: bouée jaune en fasse de la maison blanche d'un parc. Le bout attaché à la bouée et trainant dans l'eau a aussi une petite bouée blanche au bout. Sauf que... Il y avait 4 bouées jaunes en fasse de la maison blanche! Deux avaient un bout qui trainait dans l'eau, aucune une petite bouée blanche. Avec les algues, tous les bouts étaient marrons. Après avoir zigzagué entre les bouées nous avons dû prendre une décision. D'abord parce que le courant augmentait, Simon n'était pas là et il commençait à y avoir un peu de houle (courant dans un sens et vent dans l'autre créent une houle peu agréable et peu stable pour celui qui allait essayer d'attraper un bout qui bouge dans l'eau pour la première fois (moi)).

Nous décidons alors de nous arrêter à la bouée qui a le bout qui flotte le plus (plus de chance d'avoir une bouée cachée sous les algues). Nicolas s'approche très lentement du corps mort (bouée jaune), je lui fais des signes pour le guider au mieux: un peu à gauche, puis à droite, ralenti, à gauche de nouveau, ralenti, arrêt. Même si nous sommes à l'arrêt par rapport au corps mort, le moteur est toujours en marche avant pour compenser le courant constant. Je dois basculer par dessus le balcon pour atteindre le bout qui ballote dans les vaguellettes avec mon crochet. Je rate au premier essai, mais pas au deuxième. Je remonte vite le bout, l'attrappe à mains nues. C'est une erreur car il y a pleins de coquillages, algues et de microscopiques crevettes dessus. D'ailleurs je me coupe la main et sens pleins de bestiolles bouger entre les doigts. Je ne lâche cependant pas le bout, je me dépêche de l'accrocher autour du taquet avant. Succés! Nous sommes acrochés! Et ce bout a l'air d'avoir une bouée, marron pour l'instant mais une bouée quand même.

Nous contactons Simon, qui contacte son ami Steve (le propriétaire du corps mort) que nous ne connaissons pas encore mais qui nous appelle pour nous dire que le corps mort sur lequel nous somme a l'air d'être le bon. Il me dit de regarder si il y a un numéro écrit sur la petite bouée, je ne vois rien en grattant les algues, mais la couleur de la bouée semble jaune (pas blanche). Il n'avait pas l'air certain, mais pas trop incertain non plus. Ça nous suffit pour décider de rester. "Should be all right". On attache vite fait une "lazy line": le nom français m'échappe mais c'est un bout supplémentaire attaché entre le bateau et la bouée, il est censé être mou (lazy) et servir seulement dans le cas où le premier bout lâche (une sécurité).

Bizarrement, malgré le courant, le bateau ne se place pas derrière la bouée, mais légèrement sur le côté, comme sur la photo ci-dessus. Le vent était pourtant arrière et très faible par rapport au courant. Et tous les bateaux sur corps mort sont pareil. Du coup la bouée tape de temps en temps sur la proue et notre débat sur le pourquoi du comment n'apporte aucune explication. Si vous avez une théorie et voulez la partager, commentez la à la fin du poste. Nous serons ravis d'avoir d'autres avis!

Après une bonne sieste nous décidons de partir en exploration des environs avec une canne à pêche et un seau. Voici un petit montage vidéo de quelques moments passés dans la mangrove.

La pêche à la traîne sur le retour nous récompense d'un poisson (yellow fin spike), bien contents nous rentrons et le préparons pour le dîner. Nous mettons aussi à l'eau un piège à crabe, acheté le matin même. Le résultat ci-dessous.
Le lendemain nous rencontrons Simon et Beverly qui montent à bord. Nous leurs parlons de toutes nos aventures et changements sur Bon Accord. Et puis ils nous invitent chez eux et Simon nous montre son superbe projet de construction de bateau (8mètres et très performant). Il a les plans, a déjà fait la quille, et un genre de moule qui va supporter la construction de la coque et du pont. Nous avons des millions de questions et Simon est ravis de partager tout son savoir. Un régal pour les passionnés de bricolage que nous sommes.
Les jours d'après nous continuons nos explorations des environs et surtout profitons de la beauté des couchés de soleil. Voici le dernier du séjour.
Le dernier jour arrive vite. Nous repartons de bonne heure et de bonne humeur. Nous partons avant la marée haute, donc à marée montante et donc contre le courant (de nouveau) dans le chenal pour partir de Bribie. Le vent n'est pas trop faible, nous avançons entre 1 et 3 noeuds. Nous naviguons encore avec le GPS (pas à vue étant donné l'eau trouble) et plus nous nous approchons de l'embouchure du chenal, plus nous allons vite. Il fait beau, presque chaud, le vent est stable, nous décidons même de sortir le foc juste avant l'arrivée à la marina pour s'exercer.
L'arrivée à la marina se passe très bien et conclu la fin du week-end et d'une nouvelle aventure sur Bon Accord.

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LYDIE

Publié le (GMT)

Toujours aussi ravie de suivre vos aventures ! Superbes couchers de soleil Et j'apprends plein de choses sur la navigation en mer !

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